Une moquette d’hôtel. Des avions vides. Une addiction sucrée. Des tubercules convoités. Joachim Charbit narre et documente une drôle de quête en terre américaine en plein marasme covid, pour satisfaire les élans jardiniers d’une commanditaire qui a transformé les anciennes douves d’un château en conservatoire floral. Un peu, beaucoup, à la folie.

Une grande malle métallique, un carnet bloc-notes de détective, un rouleau de ruban adhésif, et 60 disques coton super-soft de Monoprix. Je suis trop loin pour lire leur jeu de mot, j’imagine quelque chose comme « le meilleur disque de fin de soirée ».

Les deux malles en métal sont énormes. Je réalise que je ne vais pas chercher une petite pivoine dont je pourrai admirer la beauté des couleurs, la forme des pétales ou la finesse de la tige avant de prendre part à des débats politiques à la mi-temps d’un match de football américain, hot-dog à la main, tâche de ketchup sur la chemise.

« Vous serez 12 passagers pour ce vol », ce qui ne choque plus les membres d’équipage, désabusés par la pénurie de voyageurs. Don’t tell Greta.

Je dérive dans le loop du métro, les lignes zigzaguent et s’emmêlent en centre ville.

Tout est immense, je me perds dans les rayons des thriftstores qui vendent absolument tout, jusqu’à des collections de nains de jardin. En ce moment, les jardins sont décorés de citrouilles OGM découpées, de fantômes, de toiles d’araignées, de sorcières et de chaudrons robotisés

Un grand sac plastique renferme une terre grasse et humide, qui ne manquera pas de tâcher les draps et la moquette. J’y plonge ma main et sors des racines tuberculeuses aux formes et poids variables. La « Coral Sunset » comporte quatre bourgeons. Elle donnera quatre fleurs rose céleste au printemps
Rendez-vous au Château de Sourches au printemps 2021 pour contempler 2400 plants de pivoines en fleur parfaitement répertoriés
Back to Top